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Dans l’étude Michael Page/Agefiph « Travailleurs handicapés : quelle réalité en entreprise ? »*, il ressort que 17% des salariés ayant un handicap ne l’ont pas déclaré. La principale raison étant qu’ils n’identifient pas l’intérêt à le faire (53%). Pourtant, demander une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) donne des droits et des aides non négligeables, et cela tout au long du parcours professionnel. Le point.
Pour rappel, tout salarié reconnu handicapé bénéficie d'un certain nombre de mesures mises en place par la loi Handicap du 11 février 2005. Tout d'abord, toute entreprise d'au moins 20 salariés doit employer des personnes en situation de handicap dans une proportion de 6% de l'effectif total. L'obligation d'emploi concerne tous les salariés du secteur privé ou public, quelle que soit la nature du contrat. D’autre part, la loi stipule que les travailleurs handicapés doivent bénéficier d’un traitement identique aux autres salariés, en termes de recrutement mais aussi d’évolution professionnelle. Tout manquement avéré à ce principe de non-discrimination professionnelle des travailleurs handicapés peut exposer l’entreprise à des poursuites pénales et civiles. A noter que les entreprises de 250 salariés et plus doivent désigner un référent handicap chargé d'orienter, d'informer et d'accompagner les personnes en situation de handicap.
>> Lire aussi : Handicap invisible : comment en parler au travail ?
Dans un 1 cas sur 2 seulement, un handicap nécessite un aménagement de poste*. Lorsque celui-ci est nécessaire, il ne doit pas représenter un frein à votre recrutement, car non seulement il vous permettra d’être complétement autonome et in fine performant, mais aussi parce qu’une aide à l’adaptation des situations de travail est prévue par l’Agefiph si vous disposez d'une RQTH. Le montant de celle-ci varie en fonction du niveau d’adaptation de votre poste. Pour vous accompagner dans votre prise de poste (sensibilisation au handicap des autres salariés, tutorat, etc.) ou dans votre évolution professionnelle ultérieurement, votre employeur peut prétendre également à une aide dont le montant maximum est de 3 000 €. Enfin, sachez que votre employeur est tenu par la loi de mettre en œuvre tous les moyens techniques, humains et organisationnels afin d’adapter votre poste de travail (logiciels spécifiques, matériels de bureau ergonomiques, etc.) ou votre organisation de travail à la nature de votre handicap.
>> Lire aussi : Travailleurs handicapés : quelles aides pour les entreprises ?
Obtenir une RQTH donne accès à un ensemble de mesures et d’organismes mis en place pour favoriser l’insertion et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées (Cap emploi, Agefiph, CDAPH, etc.). A titre d’exemple, si vous êtes licencié, la durée de votre préavis légal est doublée si vous êtes reconnu handicapé, et plus généralement pour les bénéficiaires de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés, sans toutefois que cette mesure excède trois mois (article L.5213-9 du Code du travail). D’autre part, à la suite de votre licenciement, vous bénéficiez d’un suivi par un réseau spécialisé, les Cap emploi, et vous avez un accès prioritaire à des contrats aidés. Vous avez envie de vous reconvertir ou de développer vos compétences ? Sachez qu’en étant bénéficiaire d’une RQTH, toutes les options de la formation professionnelle continue vous sont accessibles ainsi que des dispositifs spécifiques. Il vous est donc possible de vous former tout au long de votre vie pour vous adapter aux aléas du marché du travail, voire même changer totalement de carrière.
>> Lire aussi : Reconversion : vers quels métiers s’orienter ?
Vous disposez d’une RQTH et vous vous demandez s’il faut la signaler lors de vos entretiens de recrutement ? La réponse est non. Vous êtes embauché ? Là encore, aucune obligation de déclarer votre RQTH. Vous pouvez en revanche en parler au médecin du travail – tenu au secret professionnel – lors de votre visite médical d’embauche afin qu’il puisse vous conseiller et vous préconiser des aménagements si nécessaire. Sachez également que vous pouvez déclarer votre RQTH même après plusieurs années passées dans votre entreprise, et cela qu'il s'agisse d'un besoin d'accéder à des aménagements spécifiques (horaires flexibles, équipements de bureau adaptés, véhicule, etc.) ou bien tout simplement d'une envie d'en parler ! La démarche doit toujours être le fruit d’une réflexion et d’un travail sur vous-même. Accepter son handicap et être à l’aise pour en parler de manière objective et professionnelle dans le cadre de son travail sont indispensables pour s'épanouir pleinement.
>> Lire aussi : CV, entretien : comment mentionner une RQTH ?
*Étude Michael Page réalisée en partenariat avec l’Agefiph, auprès de 2098 répondants (entreprises, salariés TH et non TH), entre le 14 février et le 20 mars 2020.
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